
LE DÉVELOPPEMENT DES MAISONS DE NAISSANCE
Depuis le 14 décembre 2020, les Maisons de Naissance (MDN) ont été pérennisées par la loi de financement de la sécurité sociale (1). En France, les maisons de naissance sont toujours contiguës à une maternité. Un accès direct aménagé estnrequis, permettant, notamment, un transfert rapide des personnes enceintes et des nouveau-nés en cas de complication (2). Ce sont des structures juridiquement et administrativement autonomes, sous la responsabilité exclusive des sages-femmes. En 2025, il existe 10 maisons de naissance en France et de nombreux projets se développent.
Un fonctionnement plébiscité par les femmes
En 2024, 59% des femmes ont déclaré vouloir avoir un accompagnement et accoucher en maison de naissance, selon une étude IFOP pour le collectif des Maisons de Naissance !
Aujourd’hui, seulement 1 000 naissances par an – soit 1,47 naissances sur 1000 – ont lieu dans une des 10 maisons de naissance existantes en France. La proportion de refus d’admission en maison de naissance pour manque de place est conséquente (75% à Paris, 50% et 30% dans d’autres maisons).
Un lieu de naissance déjà répandu à l’étranger

En Allemagne, au Royaume-Uni, aux États-Unis et dans d’autres pays d’Europe du Nord, les maisons de naissance font déjà partie du paysage de santé périnatal.
Un bénéfice pour la santé des femmes et des enfants
Le rapport d’étude sur la qualité des soins prodigués en maisons de naissance en France publié en novembre 2019 a permis d’analyser les données des personnes prises en charge en maison de naissance au cours du travail pendant l’année 2018. Ce rapport a porté sur 649 femmes suivies dans les 8 maisons de naissance alors ouvertes.
Les résultats sont rassurants et encourageants. Ils montrent une diminution des interventions lors du travail.
Ces résultats sont tout à fait comparables aux résultats obtenus dans les maisons de naissances implantées dans des pays à haut niveau de ressources tels que l’Australie et l’Angleterre ; pays dans lesquels des études ont permis de conclure pleinement à la sécurité des maisons de naissance en comparant les femmes suivies dans ces lieux avec les femmes présentant des grossesses à bas risque suivies en maternité.
Deux autres études internationales publiées respectivement dans The Lancet et la Cochrane ont permis de montrer un bénéfice pour la santé maternelle et néonatale du type de suivi effectué en maison de naissance, à savoir un accompagnement global réalisé par une sage-femme ou un binôme (de la grossesse, jusqu’au post-partum, en passant par l’accouchement).
Au total, parmi toutes les femmes ayant planifié un accouchement en maison de naissance (y compris celles ayant été transférées), 90,5% ont accouché par voie basse spontanée, 6,5% par voie basse instrumentale et 3% par césarienne.
Diminution des interventions
Faible taux de complication
Par ailleurs, les indicateurs de sécurité de soins maternels et néonataux ont permis de mettre en évidence un faible taux de complications (0,5% de lésions sévères du périnée, 1,4% d’hémorragies sévères, 1,7% d’enfants nécessitant des gestes de réanimation à la naissance).
(1) LOI n° 2020-1576 du 14 décembre 2020 de financement de la sécurité sociale pour 2021
(2) Décret n° 2021-1768 du 22 décembre 2021 relatif aux conditions techniques de fonctionnement des maisons de naissance – Art. D. 6323-36